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En l’espace de deux dimanches de suite – et même trois si l’on compte le championnat DTM – le temps de la dernière course du championnat du monde de Formule 1 2010 à Abu Dhabi et de celle du championnat de Nascar Sprint Cup à Homestead – Miami, nous avons vu les leaders de ces championnats respectifs se faire doubler dans la course au titre au tout dernier moment, au pire pour les perdants, au plus incroyable pour les triomphants.

Pour autant, les situations des pilotes concernés étaient strictement opposées.

En F1, Sébastien Vettel, 23 ans, seulement troisième du championnat mais vice-champion du monde en titre (il ne faut pas l’oublier) devait compter sur un nombre assez important de circonstances de course pour pouvoir rêver au titre suprême : gagner et voir ses adversaires, notamment le double champion du monde Fernando Alonso, terminer au-delà de la quatrième place, chose qui lui arrive très rarement.

En Nascar, c’était l’inverse. Le jeune pilote Denis Hamlin était leader du Chase. Très impressionnant et comptant le plus grand nombre de victoires cette année, il n’avait qu’à contrôler ses deux adversaires, et plus particulièrement le quadruple champion Jimmie Johnson, pour emporter le titre.

On connait les suites.

Vettel a gagné le Grand Prix au terme d’une course incroyable de maîtrise pour lui mais d’une dramaturgie presque surréaliste pour Ferrari et Fernando Alonso : erreurs tactiques, renaissance des adversaires directs au pire moment, spécificités du tracé du circuit, etc. Rien ne semblait pouvoir permettre au leader du championnat du monde de coiffer une troisième couronne mondiale, celle-là même qui lui avait déjà échappé pour un point en 2007. Cette fois ce sera pour quatre alors qu’il en possédait sept d’avance.

Mais Sébastien Vettel est un superbe champion, le plus jeune de toute l’histoire de la discipline et le plus jeune en tout d’ailleurs. Et comme il parait déjà si installé au firmament de la Formule 1, lui qui a commencé à courir en France en remportant en 2001 la manche française du championnat du monde de karting à Saint-Amand Montrond, là où j’ai grandi tout comme @FlavDa2 et @Teaman75.

Il avait 12 ans et nous étions déjà grands.

Hamlin lui a perdu. Mais il ne devait pas forcément gagner. Tout comme ses adversaires. Le système d’attribution des points étant assez complexe en Nascar, il pouvait arriver beaucoup de choses et tout était possible pour Hamlin, Johnson et Harvick. Carl Edwards gagna la course devant Jimmie Johnson et Kevin Harvick tant dit que Denis Hamlin ne put accrocher un top 10. S’en était terminé pour lui. Et l’incroyable arriva : DoubleJ comme tout le monde l’appelle, pouvait soulever une cinquième Cup de suite, record qu’il repousse ainsi sans cesse, d’année en année.

La tactique de course de son crew chief, Chad Knause, que l’on pourrait comparer à Ross Brawn, aura montrer toute l’importance de maîtriser cette science pour pouvoir gagner au moment crucial. Ou perdre, comme pour Ferrari. Un comble.

Mais à ce propos, que fait Ross Brawn ? Prépare-t-il la reformation de son duo de flingueurs avec Shumacher pour 2011 avec une nouvelle arme secrète ?

Un Smith & Wesson pour rivaliser avec nouveaux les tireurs d’élites de l’Ouest ?

Le gun-fight s’annonce déjà grandiose en F1 en 2011.

JJ peut lui dormir tranquille, adossé aux 800 chevaux de sa Chevrolet #48, son stetson sur la tête et ses cinq étoiles de shérif accrochées sur le torse, comme autant de médailles ou de cocardes rutilantes.

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