Je m’étais donné 3 courses pour me faire un avis sur les nouveautés de la saison 2019 de Formula E : la seconde génération de voitures et ses répercussions sur les nouveaux formats de courses.

Avec ses pilotes vedettes sans volant ou retraités de la F1, son Attack Mode à la WipeOut, jeu mythique de la PlayStation et ses courses de 45mn sans changement de voitures, la saison 5 du championnat promettait beaucoup sur le papier. Les interrogations étaient nombreuses le mois dernier au moment du lever de rideau en Arabie Saoudite. En pleine sortie de crise internationale après l’affaire Khashoggi, les signaux émis n’étaient brusquement plus très bons après ces longues semaines d’attente. Disputée en plein cœur d’un site classé par l’UNESCO, sûrement un pari touristique pour les organisateurs, la pluie allait gâcher la course (un comble dans le désert) la rendant insipide et sans relief et ne permettant pas aux amateurs d’avoir de véritables réponses.

Certes, les voitures dessinées comme des Batmobiles avec un étonnant arrière sans aileron central et un imposant feu de signalisation de récupération d’énergie cinétique pour la recharge de la batterie du plus bel effet (celui d’un échappement de fusée ou de missile) sont maintenant assez gourmandes en puissance et en énergie pour atteindre des pointes de vitesses raisonnables et un temps de course satisfaisant. Mais je ne vous cache pas que les deux premières épreuves m’ont assez déçu. Sûrement la faute au rodage de l’Attack Mode et à des circuits aux tracés encore trop petits bras et contraignants. Voire frustrants. On aurait aimé avec cette nouvelle génération d’autres circuits. Les pilotes ne s’en plaignent jamais, leur travail au volant est ailleurs que dans les grandes courbes à pleine puissance. Ils sont plutôt affairés encore cette saison à éviter des empilement dans des chicanes à angles droits dispersée ça et là et à faire crisser les pneus pour récupérer de l’énergie. Et faire du bruit.

Mais pour la première fois depuis bien longtemps, la troisième course de la saison à Santiago du Chili a peut-être offert un nouveau visage au sport automobile électrique. Même s’il est toujours un peu difficile de regarder une course de Formula E en plein rallye de Monte-Carlo et des 24h de Daytona, le nouveau tracé du circuit de Santiago, plus large, moins urbain ou en tous les cas plus dans les formats Indycar (le dernier virage et la longue ligne droite faisant immanquablement penser à St Petersbourg), couplé à une nouvelle évolution du règlement sportif ont offert peut-être plus garanties sur le futur de la discipline. Malgré un long Full Course Yellow (neutralisation de la course à vitesse réduite) frustrant pour les pilotes en plein mode attaque (dont le temps d’utilisation est limité une fois passé dans la zone dédiée à son activation) la tête de la course a été assez disputée et mouvementée. Le britannique du Team Virgin, Sam Bird faisant coup double. Victoire et nouveau leadership au championnat.

Finalement hâte de voir tout ça lors du prochain Paris E-Prix en avril prochain.